jeudi 2 décembre 2010

La route du sel














© Photos Cyril Fakiri - Novembre 2010. Salines de Tamarin, au sud-ouest de l'île Maurice.

Accrochés aux flans de la Tourelle de Tamarin, une petite montagne située au sud-ouest du pays, les 1500 bassins de la plus grande des trois salines de l'île Maurice, produisent durant l'été jusqu'à 20 tonnes de sel brut par jours, et environ 6000 tonnes par an. Construites au 18ème siècle, à l'époque où l'île était Française, les salines sont exploitées principalement par des femmes selon des méthodes artisanales traditionnelles rudimentaires. Le travail est éprouvant et commence tôt le matin, parfois dès 4h00. Particulièrement l'été lorsqu'en plus de leur salaire, les ouvrières sont payées au rendement. Il n'est donc pas rare que d'autres membres de la famille - maris, enfants - soient présents pour mettre la main à la pâte. Le principe est simple : l'eau de mer est pompée et acheminée sous terre vers les « bassins de tête » situés en amont. Profitant de la gravité, l'eau s'écoule vers l'avale en traversant les « bassins de chauffe » tapissés de terre glaise. La salinité dans ces bassins est vérifiée plusieurs fois par jours. Cela permet de jouer sur la vitesse d'écoulement de l'eau pour s'assurer d'une bonne charge en sel. Cette salinité doit être parfaitement maîtrisée pour que la qualité de la production en fin de chaine soit optimale. L'eau met environ 5 jours pour arriver dans la cinquantaine de « bassins de cristallisation » dans lesquels sera récolté manuellement le sel. Ces derniers bassins sont en pierre pour favoriser le cristallisation et pour éviter toute pollution du sel brut qui, même s'il est particulièrement blanc, sera ultérieurement lavé puis séché. Une petite quantité de la production, dont la fleur de sel, est utilisée pour la consommation alimentaire, mais la majeur partie est destinée à l'agriculture et à l'industrie du textile, autre particularité de l'île Maurice avec la taille du diamant.